Dysphagie

Dysphagie : Comment éviter une fausse route ?

Véritable handicap au quotidien, la fausse route est un trouble de la déglutition qui se manifeste par le fait de s’étrangler en mangeant ou en buvant. Tous ergo vous explique comment éviter les fausses routes dans cet article, écrit grâce aux précieux conseils d’Aurélie Régent, orthophoniste.

Qu’est-ce qu’une fausse route ? Symptômes, causes et conséquences

Une déglutition correcte s’effectue en 3 phases, comme l’explicite le schéma ci-dessous :

Déglutition

Un problème lors d’une des trois phases peut entraîner une fausse route (Par exemple, un souci de mastication lors de la phase orale). La fausse route se traduit lors de la phase œsophagienne. En effet, l’aliment ou le liquide avalé passe dans les voies respiratoires (trachée), au lieu de se diriger dans le tube digestif (œsophage).

Fausse route

La fausse route se manifeste généralement par une toux pendant ou après déglutition. La personne a avalé de travers, on a l’impression qu’elle s’étrangle. Pourtant la fausse route peut aussi être silencieuse. Il existe 2 types de fausses routes :
La fausse route partielle : La personne peut toujours respirer, l’air passe.
La fausse route totale : Étouffement, l’air ne passe plus.

Si les fausses routes sont régulières, voire quotidiennes, on parle de « trouble de la déglutition » : la dysphagie. Ses symptômes apparaissent le plus souvent dans un contexte pathologique.

Les symptômes de la dysphagie
- Toux pendant ou après les repas
- Présence d’une gêne dans la gorge ou dans la poitrine en mangeant
- Une durée des repas anormalement longue, prolongée
- Difficultés à respirer suite à la prise de nourriture (changement de rythme respiratoire)
- Modification soudaine de la voix (rauque, mouillée, « chat dans la gorge »)
- Incapacité à avaler la salive, ou difficulté à avaler une bouchée
- Bronchites à répétition

Causes fréquentes et contextes d’apparition de la dysphagie
- Maladies infectieuses
- Maladies neurologiques (démences, accident vasculaire cérébral, maladie de Parkinson, et autres maladies neurodégénératives…)
- Traumatisme crânien
- Sclérose en plaques ou Sclérose Latérale Amyotrophique
- Cancers ORL
- Suite à une intubation de plus de 3 jours
- Suite à une chirurgie ORL
- Suite à une dénutrition

Les fausses routes peuvent engendrer de sérieux troubles, notamment des infections pulmonaires ou respiratoires ; et d’autres conséquences comme :
- Une détérioration des fonctions respiratoires (et plus grave : une pneumonie)
- Un risque de malnutrition (ou de dénutrition) et de déshydratation
- Une difficulté à la prise de médicaments

Comment alimenter une personne dysphagique en toute sécurité ?
Une posture et un environnement adaptés

La personne ne doit pas manger allongée : le buste doit être relevé, en position assise. La tête doit être inclinée vers le bas, afin de protéger naturellement les voies aériennes (voir schéma ci-dessous). De même, il est important de maintenir la position assise après la prise alimentaire pendant au moins 30 minutes.

Si la personne est alitée, un dossier de lit sera utile pour relever le buste.

C’est pourquoi il est important de choisir un verre à découpe nasale comme celui-ci, pour pouvoir boire sans avoir à lever la tête. Vous pouvez également utiliser les pailles anti-reflux UNIFLOW , le liquide reste dans la paille entre chaque aspiration, réduisant ainsi l’aspiration d’air. Elles sont idéales pour les personnes ayant une capacité de respiration limité.

Pour alimenter une personne dysphagique, il faut veiller à s’asseoir face à la personne, en lui présentant les aliments par le bas et par petites bouchées.

Il faut manger dans le calme, sans parler ou être sollicité, ni regarder la télévision. La prise du repas doit être un moment sans agitation, où l’on peut prendre le temps de manger lentement, et surtout, (on ne le dira jamais assez), par petites bouchées.

Quelle alimentation privilégier ?

ON ÉVITE
Les plats tièdes ou boissons tempérées.
Les aliments de petites tailles (céréales, graines, riz, petits pois, semoule…)
Les aliments fibreux ou à peau (ananas, asperge, haricot, poireaux…)
Les aliments saupoudrés (sucre, cacao, poivre…), ou qui s’émiettent facilement (biscottes, biscuits secs…)
Les fruits à pépins (kiwi, raisin, framboise, pomme…)
Les aliments gluants ou collants (fromage fondu, confiture, miel…)

ON PRIVILÉGIE
Les plats chauds et boissons froides, chaudes ou pétillantes. Il faut stimuler la sensibilité buccale.
Les aliments appréciés par la personne, pour un moment de plaisir, de détente.
Les aliments faciles à mastiquer, à texture lisse (viande hachée, potage, purée, œufs, flans, yaourts, lasagnes…)
Les aliments « humides », non secs comme les plats en sauces.
De veiller à ce que la bouche soit bien vide avant d’introduire la bouchée suivante.
De manger à sa faim et d’adapter sa vaisselle au volume souhaité

Si les troubles de déglutition sont trop importants, on pourra adapter la texture des repas (mixé, haché…), par exemple grâce à ce masticateur pour viande, ou cette râpe automatique. La consistance de l’eau pourra également être modifiée (épaissie ou gélifiée).

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